@article{Jervolino_2007, title={Linguaggio e traduzione Una riflessione a partire da Ricoeur}, url={https://testoesenso.it/index.php/testoesenso/article/view/157}, abstractNote={<p>Comme on le sait, pour Ricoeur la coscience est une coscience incarnée. Le langage,<br />au même titre que notre propre corps, est le signe de notre finitude. Dans son essai La<br />question du sujet et le défi de la sémiologie (in Le conflit des interprétations, 1969),<br />la phénoménologie est réinterprétée come une théorie du langage, dont les trois<br />thèses fondamentales sont : 1) la signification est la catégorie la plus englobante de la<br />description phénoménologique; 2) le sujet est le porteur de la signification; 3) la<br />réduction est l’acte philosophique qui rend possible la naissance d’un être pour la<br />signification. En s’ouvrant au monde, le sujet s’ouvre aussi aux autres parlants et<br />dans la relation intersubjective revient à soimême,<br />à partir de son autre. Cette<br />relecture en sens linguistique de la phénoménologie, déjà réalisée dans la première<br />herméneutique ricoeurienne des années soixante, trouve de nouvelles forces tout au<br />long de cette traversée du langage qui caractérise l’itinéraire du philosophe. Or ce<br />chemin est scandé par trois paradigmes: le symbole, le texte, la traduction.<br />La traduction, justement, paraît constituer le paradigme linguistique, mais aussi le<br />paradigme éthicopolitique<br />du dernier Ricoeur. C’est là que se relient les thèmes de<br />l’identité et de la mémoire, de la relation à l’autre, de l’historicité de la condition<br />humaine.<br />C’est dans la traduction que le langage devient concret, parce que la faculté du<br />langage nous caractérise comme humains, mais elle ne s’exerce que dans le<br />particulier d’une langue historiquement déterminée. La philosophie du langage<br />devient une philosophie des langues. C’est donc dans les langues et dans leur<br />reconnaissance et traduction réciproques éthiquement<br />nécessaire, même si c’est<br />théoriquement difficile, ou carrément impossible si par traduction on entendait<br />coïncidence, identité parfaite – que vit l’humanité une et plurielle, qui nous appartient<br />depuis toujours en tant que humanum genus mais que notre monde globalisé rend<br />aujourd’hui extraordinairement évident et pressant, dense de risques et de dangers,<br />mais aussi riche d’extraordinaires opportunités.<br />Dans le travail de la traduction, mesure de la notre finitude mais aussi de notre<br />engagement responsable dans le monde et notre histoire, pratique traduisante qui<br />comporte un travail de mémoire et un travail de deuil, se réalise la rencontre entre les<br />personnes, les cultures, les civilisations, les religions, les convictions, se réalise la<br />reconnaissance réciproque qui est en même temps fruit du don gratuitement reçu en<br />naissant, don de l’existence, don de l’être au monde, don de la langue et des langues<br />dans lesquelles ce monde nous est donné, et motif de la dette que nous avons envers<br />un autre être humain de l’accueillir comme hôte, comme nous avons été accueillis et<br />sommes encore accueillis, dans la trame des relations dans lesquelles nous vivons nos<br />vies. Hospitalité qui est faite de proximité et de distance; de distance qui permet la<br />proximité et lui empêche de tomber dans l’indistinct de la fusion affective et dans le<br />mélange des identités, parce que dans la relation avec l’autre et dans le respect de<br />l’autre, nous conquérons et nous sommes toujours appelés à reconquérir<br />notre être,<br />nous mêmes dans la communauté des humains.<br />Claude Cazalé Bérard</p>}, number={8}, journal={Testo e Senso}, author={Jervolino, Domenico}, year={2007}, month={nov.} }